DIEGO-DEVELOPPEMENT est à l’initiative de la création d’une Institution de microfinance à Diégo-Suarez. Elle a apporté les financements à son partenaire l’ODRD (organisation pour le Développement de la Région de Diégo). Ces financements ont été obtenus par les dons des adhérents de l’association et par les subventions de collectivités territoriales bretonnes et en particulier de la Ville de Brest.
L’association DIEGO DEVELOPPEMENT a aussi apporté la formation nécessaire à l’ONG malgache partenaire. La finalité de la microfinance c’est la lutte contre la pauvreté. Pour exercer dans cette activité, il faut bien sur accompagner et soutenir les personnes pauvres afin de leur permettre de créer une activité qui sera génératrice de revenus. On voit bien que les Institutions de microfinance (IMF) qui distribuent le micro crédit ne sont surtout pas des banques. Néanmoins, pour exercer son activité de façon pérenne, on ne peut exercer un métier dans la microfinance qu’en maitrisant les techniques financières. Pour mettre en place une agence de microcrédit, l’IMF a besoin de cadres et d’administrateurs qualifiés et compétents capables de gérer les programmes de façon professionnelle.
Comme chaque année, DIEGO-DEVELOPPEMENT a organisé cet été une formation au profit du personnel et des administrateurs de l’ODRD son partenaire à Diego-Suarez (Madagascar).
Cette année, la formation proposée portait sur « LA GESTION DU PORTEFEUILLE CREDIT D’UNE IMF »
Nous indiquons ci-dessous les thèmes développés pendant ces journées de formation :
Le processus de mise en place des crédits - L’examen du projet présenté par le demandeur. L’agent de crédit opère une sélection et prend la décision de refuser les projets incohérents, non rentables pour l’emprunteur ou inadaptés. La constitution de la demande de crédit ne se fait que pour un projet viable et générateur de revenus pérennes
- L’analyse du risque
L’élément déterminant pour une saine gestion du portefeuille consiste à accorder des prêts aux personnes ou aux entités qui présentent les capacités de remboursement nécessaires, et les refuser aux autres. L’étude attentive du risque de crédit par l’IMF est fondamentale. Compte tenu des caractéristiques spécifiques du public, l’analyse du risque est constituée essentiellement par une évaluation informelle des emprunteurs. L’agent de crédit doit concevoir avec l’emprunteur un budget familial. Il est essentiel que le « reste à vivre » permette d’intégrer chaque semaine la charge de remboursement du microcrédit. La décision d’octroi du prêt est prise par le Comité des Crédits.
- Le suivi du portefeuille crédit
La gestion de portefeuille consiste essentiellement dans le suivi des clients sains et en retard après décaissement du prêt. Pour se donner des chances de recouvrement, la détection des retards dans le remboursement doit être immédiate. Les créances défectueuses (CDL contentieux, douteux et litigieux) font l’objet de déclassements. L’IMF doit savoir calculer les indicateurs de portefeuille à risque (PAR 30 et PAR 90). L’IMF calcule périodiquement son « coût du risque. »
-La problématique du remboursement des crédits et le recouvrement
Une fois le retard détecté, l’IMF met en œuvre un programme de recouvrement. La rapidité de la réaction par l’IMF est de loin l’élément le plus déterminant pour le recouvrement d’un prêt. Les sanctions en cas de retard prévues sur les contrats de prêts doivent être appliquées de façon systématique. L’IMF ayant une vocation sociale, l’agent de recouvrement n’hésitera pas à se montrer imaginatif dans les solutions pour trouver des solutions conciliantes envers les emprunteurs qui ne peuvent pas rembourser de bonne foi. Les procédures de recouvrement par voie judiciaire ne sont généralement pas adaptées pour obtenir le remboursement par les emprunteurs.
- La performance de l’IMF sociale et financière de l’IMF
La mission sociale d’une IMF consiste à proposer des services financiers à la portée de personnes pauvres. Pour autant une IMF à un métier financier lequel exige la plus grande rigueur de gestion. Pour concilier au mieux ces deux missions, l’IMF doit dispose de critères rigoureux de sélection des projets qu’elle est disposée à financer permettant ainsi la création de micros entreprises et la création d’emploi. L’intérêt bien compris d’une IMF est de mettre en place sur son segment de clientèle des procédures de sélection de prêts très rigoureuses afin d’avoir une forte probabilité que les prêts soient remboursés dans les conditions convenus.
Les formations ont été appréciées par les participants.
La télévision nationale malgache a diffusé sur l’ensemble du territoire malgache un reportage montrant les conclusions de la formation et la remise des attestations de fin de stage aux participants.
Pour tous renseignements : http://www.ecole-de-la-microfinance.com/